Renaissance
Posté: Sam 2 Juin 2012 12:56
Ecris par Faidhera, repris et corrigé (tant bien que mal :p) par moi même
Le soleil dardait de ses derniers rayons ocres et carmin, la baie et les landes des terres de la horde, baignant d’une atmosphère presque irréelle la cité en construction et son arène.
Autours des combattants, orks, ogres et gobelins hurlaient avec frénésie, tantôt d’incompréhensible insultes, tantôt de puissant encouragements.
Le destin de la horde toute entière se jouait depuis le matin, sur le sable désormais souillé par le sang, de l’arène rituelle.
De chaque coté les champions survivants arboraient sur le corps ou le visage d’impressionnantes blessures, qui pour certains les empêcheraient de voir à nouveau le jours se lever.
Mais ainsi était faite l’âme de la horde et de son peuple ! Seule la violence du combat pouvait légitimer une accession au plus haut rang, un chef devait être sage et juste certes, mais il devait surtout être fort, rapide et rusé ! Telle était la loi.
Tout près de là, déjà enveloppé dans de superbes linges mortuaires et disposés sur les bûchers funéraires, attendaient les corps sans vie et les âmes désormais légendaires des champions tombés avec honneur, pour leur cause et la gloire du combat.
Le combat du moment était des plus étrange, un épais nuage de poussière recouvrait l'arène, empechant de voir éxactement ce qui s'y passait, une série d'explosions laissait à peine passer les râles et quelques cris de douleur des combattants.
Quand la fumée se dissipa enfin la foule portée par la transe et l’ivresse du sang laissa échapper un hurlement et des acclamations, tandis que se dessinait un spectacle des plus cocasse.
Au milieu de l'arène se tenait un gobelin, affublé d'un attirail étrange, semi-mécanique, une dague à la main, et par terre en face de lui, son adversaire au moins trois fois plus imposant que lui, vaincu ...
Le Goblin désormais reconnu de tous comme grand champion, écrasa du pied le visage de son adversaire avant de hurler sa joie d’être en vie et d’avoir sue imposer par sa ruse et ses talents de combattant.
Encore une victoire pour le clan adverse.
Il quitta le devant de la scène acclamé par une horde en délire, alors que quatre autres représentants de son peuple tiraient l’imposante carcasse hors des limites de l'arène de combat, pour la préparer au passage dans l’autre monde.
Il ne restait désormais plus qu’un combat à mener, et les deux camps accusaient une égalité parfaite. De la prochaine rixe dépendrait le futur de tout un peuple.
Le chef du clan rival, un ork aux larges cicatrices rituelles se leva et pris place dans l’arène, sa hache d’os à la main. Derniers des cinq champions adverses il n’en était pourtant pas le moins imposant.
De l’autre coté de l’arène les deux champions survivant s’observèrent non sans une certaine tension.
Ragnarogal leur chef n’avait toujours pas retrouvé ses esprits.
Le groupe d'humains qui accompagnaient généralement leur frère d’arme et chaman, les avaient prévenu deux jours plus tôt qu’il avaientt découvert les raisons de sa catatonie :
Un poison lui avait été administré par la même personne qui avait enlevé leur ami commun !
Ils avaient donc pris la route promettant de revenir à temps pour soigner le chef et ramener le chaman.
Ils semblait à ce moment qu'ils ne pourraient tenir cette promesse, et sans nouveaux champions à opposer au clan rival, c’est l’un deux qui devrait le faire, alors même qu’il avaient une fois déjà survécu de justesse à l’épreuve.
Dans ses conditions, même si leur honneur les poussaient à reprendre les armes, ils savaient leur cause perdue. Jamais ils ne viendraient à bout de leur adversaire, alors que l’âpreté des combats passés, les avait laissé vidé de leurs forces et en piteux état.
L’ork dans l’arène les toisa et frappa son bouclier de sa hache avant de leur jeter sans retenue ni convenances,
-*Dralj nar orgrim ! Votre chef est-il lâche au point de ne pas bouger alors que son destin lui ouvre les bras !
L’insulte déclancha un taulé dans la horde de spectateurs. Aussi bien pour les propos du prétendant au trône, que par l’absence de réaction de leur chef.
Poursuivant ses invectives, l’ork renégat s’adressa cette fois à la foule.
- Voici donc le véritable visage de votre pitoyable chef ! joignant le geste à la parole il cracha au sol.
Je vous le demande ! Y a t'il, ici et maintenant, sous l'oeil des espris de nos ancètres, quelqu'un encore capable de relever le défi ? !
La foule resta sans voix, un événement majeur qui allais sûrement changer le cour de leurs vie ce déroulais devant leur yeux. Abasourdis par l’absençe de réaction de leur chef, la plupart ne reconnaissaientt plus l’ork qui les avaient fédérés, et guidés par sa force et son courage jusqu’ici, nourrissant leur rêves d’un nouveau monde de paix chaque jours depuis près de deux ans déjà.
C’est alors, au moment précis ou Trent, premier lieutenant de Ragnarogal et champion de la Horde se leva, prenant appui sur sa lance, et rassemblant ses dernières forces, qu’une voix monta de la foule, déchirant l’air du soir comme un éclair méprisant et vindicatif.
- JE serai ton adversaire !
Le chef des étoiles rouges, se tourna lentement vers celui qui s’avançait dans l’arène, le visage tordu par la rage de voir ses plans ainsi contrecarrés, et la furieuse envie de laver l’insulte qu’il venait de subir, dans le sang.
La foule se scinda en deux, laissant apparaître un Ork arborant une bannière représentant une tête de loup sous une lune noire.
Le Champion retira son manteau rituel en peau de loup laissant apparaître sur son torse une emblème similaire à celle de sa bannière, et se campa devant le prétendant au trône.
Immédiatement, le murmure de la foule se transforma en une vague d'acclamations et d'encouragements, la horde venait de reconnaître son champion, le jeune chaman qui les avait accompagnés dans leur long voyage jusqu'ici.
Une fois le calme revenu, le renégat déclara :
- Les règles de ce duel sacré sont strictes ! Qui es-tu pour te prétendre digne de m'affronter! Quel est ton nom shaman ?
Naméda, Kolinhar, Aldéria, Illnarya et Trent, qui se tenaiet à quelque pas seulement des combattants, échangèrent un regard où la surprise se mêlait à l’incrédulité.
Ses plus proches compagnons le suivaient depuis plus de deux ans déjà, et même si son caractère peut loquace et son entêtement à ne jamais vouloir révéler son vrai nom, lui avait valu le sobriquet d’autiste, aucun n’avait jamais supposé que celui-ci eut été plus qu’un simple rôdeur, comme il le prétendait.
-Mon nom est Nekrim Kor'Mak, fils de Marduk Kor'Mak, et dernier survivant du clan de la Meute de la lune noire.
Alors qu'il prononçait ces mots, comme une illusion autour de lui, on pouvait presque distinguer la silhouette d'un loup, énorme, plus grand qu'un homme, portant la même cicatrice qui était représentée sur sa bannière et son tatouage.
Soudain sorti des rangs, un hurlement de loups s’éleva, la voix de l’ogre qui imitait l’animal fut bientôt rejoint par des dizaine d’autres, hommage venu des âges des vétérans de la grande guerre verte, au clan désormais disparu, et légitime reconnaissance de leur champion.
Le sang du chef renégat était en ébullition. Il fulminait de voir ses espoirs d'une victoire facile partir en fumée.
Il se tourna vers le conseil des chamans, et vers celui représentant son clan, qui malheureusement d'un signe de tête lui indiqua que son nouvel adversaire était jugé digne par les esprits de l'affronter.
- Dans ce cas fils du 'frère des loups', sache que se soir ton clan aura définitivement disparu !
Saisissant sa hache à pleine main il se mis à charger.
Le choc entre les deux adversaires fut brutal et violent, chaque coup, chaque parade manquait de peu de briser les armes en os, des deux combattants.
Les passes s’enchaînaient au rythme des acclamations de la foule, c’était de loin le plus long et le plus beau des combats du tournoi.
Sort de soin et bottes s’enchaînait depuis près de trente minutes, cependant aucuns des belligérants n’avait pourtant su s’imposer réellement à son adversaire.
Plusieurs fois le jeune voleur, dissimulé dans la foule avait glissé à l’oreille de son ami shaman.
- Un mot de toi et je te le livre sur un plateau, les tendons d’achile coupés il ne pourra plus te nuire !
A chaque fois le shaman répondait par la négative.
Sa loi était claire, aucune aide, seule les capacités des champions seraient tolérées.
Il se battait pour la horde, mais pour bien plus encore, chaque coup de lame, chaque morsure portée par son fidèle loups spectral, était porté pour son honneur, pour celui bafoué de son chef, pour ses ancêtres et particulièrement son père, qui il en était sûr l’observait en cet instant.
Les deux Orks, éreintés et exsangues, prirent une position défensive aux extrémités de l’arène, haletant et dégoulinant de sueur et de sang.
Leur souffle chaud dégageait de légers panaches de fumée, dans l’air rafraîchi du crépuscule.
Le chef étoile rouge jeta son bouclier et sol et empoigna à deux mains sa hache d’os, il n’y aurait plus qu’une seule passe d’arme !
Nekrim déposa quand a lui sa lame de lancer et se saisi de ses épée jumelles, fixant de son regard sombre son ennemi.
C’est son adversaire qui chargea le premier, se propulsant à toute vitesse sur sa proie, ses pieds déplaçant une colonne de poussière derrière lui.
Nekrim suivit porté par la rage, de sang qui battait à ses oreilles.
Arrivé à sa portée le chef renégat arma sa hache sur le coté, se fendit, et abattit celle-ci sur l’abdomen du chaman.
Nerkim sauta, se propulsant grâce à son élan bien au-dessus de son adversaire, profitant de se retournement pour planter son regard dans celui qui avait voulu l’abattre.
Il lui semblât que leur regard dura des heures ainsi suspendu, retourné dans les airs, avant que ses lames jumelles ne se plantent dans le torse de son adversaire.
La à genoux sur le sable chaud de l’arène, vidé de ses force par l’intense duel qu’il venais de mener, Nekrim esquissait un léger sourire.
Quasi inconscient de l’ovation qui lui était faite, ses cheveux argentés collés au visage par le sang, une phrase que lui avait dit jadis l'érudit humain qui l'avait receuilli lui revenait en tête :
"S'ils cherchent à te tuer Nekrim, c'est parce que tu leur fais peur ... pas en tant qu'individu, mais pour le symbole que tu représente...."
Il se releva avec peine et scruta la foule .....cette épreuve était terminée ... mais ce n'était en fait que le début, car une ombre planait déja sur ce moment de victoire.